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Saviez-vous que …

Octobre 2025

… l’accompagnement au suicide n’est pas le sujet central de l’activité de conseil de DIGNITAS ?
L’association « DIGNITAS – Vivre dignement – Mourir dignement » ne se définit pas comme une « organisation d’aide à mourir », mais comme une organisation d’intérêt public, dédiée à l’aide à la vie, à la prévention des tentatives de suicide et à la défense des droits humains. Nos principales activités consistent à fournir des conseils pratiques et juridiques aux médecins, aux juristes, aux malades, aux personnes en bonne santé, aux proches etc. Ainsi qu’aux personnes suicidaires, bien sûr.

Lorsqu’on conseille les personnes concernées, la question centrale n’est pas « comment mourir », mais « comment continuer à vivre ». Le souhait de mourir survient lorsqu’une personne ne voit plus aucune possibilité de maintenir ou d’atteindre une qualité de vie qui lui permette de considérer que continuer à vivre est (encore) supportable. Si la personne qui souhaite mettre fin à ses jours est prise au sérieux, si, au cours d’un entretien ouvert et sans tabou, on lui procure toutes les informations nécessaires sur les options qui s’offrent à elle pour maintenir ou améliorer sa qualité de vie, sans exclure pour autant le droit à l’autodétermination en fin de vie, elle a alors la liberté de choix – et elle décidera souvent de continuer à vivre.

Parmi les personnes s’adressant à DIGNITAS, peu d’entre elles font une demande de suicide accompagné et encore moins décident finalement de recourir à cette option. Le fait de savoir qu’il existe une possibilité réelle, légale, accompagnée par des professionnels, une sorte de « sortie de secours » pour le moment où ce ne sera « vraiment plus possible », peut soulager et donner le courage de continuer à vivre. Ce qui peut aussi permettre d’éviter que la détresse et la souffrance deviennent si grandes qu’une personne tente de se suicider seule. Son acte désespéré échoue le plus souvent, avec de graves conséquences pour elle-même et son entourage. Le fait de briser le tabou qui entoure la mort et le suicide et de proposer un conseil ouvert sur toutes les options qui se présentent, incluant la possibilité de mettre fin à ses jours de manière autodéterminée, peut aussi prévenir les tentatives de suicide.


Septembre 2020

… la possibilité d’une assistance professionnelle au suicide peut améliorer la qualité de vie et contribuer à prévenir les tentatives de suicide risquées ? 
« DIGNITAS – Vivre dignement – Mourir dignement » n’a pas été fondée en 1998 dans le but premier d’offrir une aide au suicide à des personnes venant du monde entier. L’association est plutôt née de la conviction que la liberté de décider soi-même des modalités et du moment de sa mort est un droit humain. Toute personne capable de discernement est donc également libre de mettre fin à sa vie en toute sécurité et de demander de l’aide à cet effet. Elle doit faire ce choix après avoir soigneusement examiné toutes les possibilités de continuer à vivre et parvenir à la conclusion qu’il s’agit pour elle de la bonne solution.
 
C’est ce droit que le fondateur de DIGNITAS, Ludwig A. Minelli, a voulu faire respecter. Peu après sa fondation, l’association a commencé à offrir l’assistance au suicide à des personnes venant de l’étranger. Cette démarche est logique si l’on considère le droit humain de déterminer les modalités et le moment de sa mort comme une liberté universelle. Elle découle aussi du fait que la loi refuse cette possibilité aux citoyens de nombreux pays.
 
Le désir de se suicider doit être pris au sérieux, et le suicide peut être justifié. Le fait d’exclure d’emblée la possibilité d’un suicide et l’apport de l’aide nécessaire donne à la personne le sentiment d’être laissée seule. Une telle attitude augmente la probabilité d’une tentative de suicide solitaire et risquée, avec des moyens qui, souvent, ne conduisent pas à la mort et accentuent encore la souffrance et la détresse. Quand des individus ayant un long passé de souffrance s’adressent à DIGNITAS pour demander de l’aide, il n’est pas rare que leur biographie évoque une ou plusieurs tentatives de suicide désespérées et infructueuses.
 
Les personnes qui ont l’assurance de pouvoir mettre fin à leur vie en toute sécurité et accompagnées professionnellement si leurs souffrances deviennent intolérables pour eux, y trouvent un soulagement, de telle sorte qu’elles peuvent même envisager de continuer à vivre. Cette possibilité est comparable à une sortie de secours : on est content qu’elle existe et on espère ne jamais devoir l’utiliser. Parmi les adhérents de DIGNITAS qui font une demande d’aide au suicide et qui, sur la base de leur dossier médical, reçoivent l’assurance d’un médecin suisse qu’il est en principe disposé à délivrer une ordonnance pour le médicament létal, seulement un faible pourcentage décide de faire usage de cette possibilité.


Juin 2019

… il y a eu et y a encore en Suisse des réglementations inégales en matière d’autodétermination et de liberté de choix dans la vie et en fin de vie ?
 
Ainsi, le Code pénal suisse de 1942 considérait que l’avortement était en principe autorisé s’il y avait un risque pour la vie ou la santé de la mère. Toutefois, les cantons ont interprété cette disposition de manière très différente ; les femmes des cantons relativement ruraux et conservateurs ont donc souvent dû se rendre dans un autre canton pour exercer ce droit jusqu’à l’introduction au niveau national, en 2002, de la réglementation appelée « régime du délai ». Pendant longtemps, vivre ensemble sans être mariés n’a pas été autorisé dans tous les cantons non plus. Dans les années 1960, de nombreux couples non mariés ont quitté le canton de Zurich pour s’installer dans le canton d’Argovie parce qu’ils y étaient autorisés à vivre ensemble.

Dans le cas du suicide assisté, la pratique demeure incohérente à ce jour.  Les maisons de retraite et de soins de la ville de Zurich sont ouvertes aux organisations d’aide au suicide. En revanche, dans le canton du Valais, un débat sur la réglementation juridique du suicide assisté dans les maisons de retraite et de soins échauffe actuellement les esprits. Les résidents des maisons de retraite qui ne sont pas ouvertes aux organisations d’aide au suicide doivent désormais se rendre soit dans un appartement privé, soit dans les locaux d’une organisation d’aide au suicide afin de bénéficier d’un suicide assisté.
 
On ne peut qualifier de « touriste » une personne qui doit se rendre en-dehors de son pays ou de son lieu de résidence pour bénéficier d’un droit qui lui revient.. Elle ne le fait pas pour le plaisir, mais parce que la liberté à laquelle elle a droit lui est refusée là où elle vit. Il est irrespectueux d’utiliser des expressions telles que « tourisme du suicide » ou « tourisme de la mort », en rapport avec DIGNITASet d’autres organisations comparables, qui accordent une aide au suicide aux personnes résidant à l’étranger. L’emploi de telles expressions masque la réalité : les personnes qui vont en Suisse pour un suicide assisté le font parce qu’on leur refuse un droit fondamental et la liberté de choix dans leur propre pays. Pour la plupart, il est extrêmement pénible de voyager, car elles se trouvent au stade avancé d’une grave maladie.


Juin 2018

… une consultation dont l’issue est ouverte constitue le meilleur moyen de prévenir les tentatives de suicide ?
 
On ne se suicide pas parce qu’on veut mourir, mais parce qu’on ne voit plus aucune possibilité de vivre de manière humaine. En réponse, il faut donc prendre au sérieux le désir exprimé par la personne de mettre fin – pour quelque raison que ce soit – à ses souffrances et à sa vie. Il faut aussi examiner toutes les possibilités ouvertement et sans préjugés. C’est à ces conditions que l’on peut éviter d’augmenter le désespoir et empêcher la personne de se suicider de sa propre initiative et d’une manière risquée, généralement avec des conséquences dévastatrices.
 
DIGNITAS reçoit chaque jour des dizaines d’e-mails, de lettres et d’appels téléphoniques en provenance de nombreux pays. Nos conseils ont principalement pour but de montrer aux personnes en quête d’aide comment améliorer leur qualité de vie et de prévenir les tentatives de suicide désespérées et solitaires. Nous mettons nos interlocuteurs en rapport notamment avec des organisations assistant les personnes en crise, des organismes assurant des soins palliatifs pour les patients en phase terminale et des organisations et spécialistes pouvant assurer un soutien supplémentaire à la personne qui demande de l’aide. Les conseils sur le suicide assisté peuvent faire partie de la consultation initiale, mais ce n’est qu’une possibilité parmi beaucoup d’autres.
 
Il est inhumain et indigne de refuser d’emblée aux citoyens d’un pays le droit de mettre fin à leurs souffrances et à leur vie de manière autodéterminée, chez eux et parmi leurs proches, et de traiter comme des criminels ceux et celles qui soutiennent une personne gravement malade sur le chemin qu’elle a choisi. Notre expérience nous confirme de plus en plus que la possibilité d’une fin de vie autodéterminée est finalement une aide à la vie. Ceux qui savent qu’ils peuvent mettre fin à leur vie d’une manière autodéterminée et légale, accompagnés professionnellement et dans un cadre qu’ils considèrent digne, alors que toutes les autres possibilités ont été épuisées, se sentent moins à la merci de leur souffrance et obtiennent ainsi le courage de continuer à vivre.


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