FRANCE 
Modalités d’une nouvelle loi : le problème du pronostic vital

 

Selon les médias, le projet de loi sur la fin de vie veut limiter l'accès à l'aide active à mourir aux personnes présentant un « pronostic vital engagé à moyen terme », c'est-à-dire de 6 à 12 mois. Cependant, une telle condition est, à plusieurs égards, hautement problématique :

Tout d'abord, personne, pas même un médecin, ne peut prédire avec précision le moment où la mort surviendra. Mais ce qui est plus grave, c'est que lier l'accès à une aide active à mourir à un pronostic vital spécifique est toujours discriminatoire ; cette pratique exclut de cette option toutes les personnes qui souffrent d’une affection grave et incurable, qui ne se trouvent pas nécessairement à la fin de leur vie mais qui considèrent que leur qualité de vie s’est détériorée dans une mesure inacceptable pour eux personnellement. Pourquoi leur interdire le libre choix ?

« À moyen terme » veut dire : toi ? – non !

Avec une loi qui prévoit un pronostic vital engagé à moyen terme, plus de la moitié des personnes qui, aujourd’hui, font le voyage de la France en Suisse pour bénéficier de l’accompagnement de DIGNITAS, n’auraient toujours pas accès à une aide active à mourir en France – malgré l’incurabilité de leur maladie, malgré la certitude d’une future aggravation de leur condition de santé et malgré leur souffrance. Une loi qui les exclut d’emblée de l’accès à une aide à mourir légale, sûre et professionnellement accompagnée à leur domicile, serait inhumaine.

Personne ne souhaite faire ce voyage, ni mourir, si sa qualité de vie lui semble acceptable. Le suicide assisté est toujours un acte bien réfléchi et peu de personnes choisissent cette option. Celles qui le font, connaissent les autres options et les ont étudiées et évaluées. Elles se rendent en Suisse parce qu'elles souffrent gravement et qu'elles ne peuvent et ne veulent pas continuer à vivre dans des conditions insupportables pour elles personnellement – encore moins pendant des mois, des années peut-être, pour une durée indéterminée.

De plus, poser la condition d’un pronostic vital engagé à moyen terme augmente la pression sur les exclus et n’a pas d’effet préventif sur les tentatives de suicide. Un modèle véritablement humain et progressiste repose sur la possibilité, souvent rassurante pour les personnes concernées, d’avoir un choix réel à chaque moment de leur parcours personnel de fin de vie.

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